Ci-dessous un extrait d’un article des Echos d’aujourd’hui relatif à l’éclairage public en ville, au montant ainsi qu’à l’énergie qu’elle requière. Suite aux lois Grenelle mais surtout à un simple calcul et à une vision plus “écolo/nomique”, des maires, de nombreuses villes penchent pour un éclairage plus en douceur.
Au delà du gaspillage énergétique, éviter les excès d’éclairage artificiel est également essentiel pour préserver les écosystèmes et la santé humaine. Briser l’alternance naturelle du jour et de la nuit perturbe en effet considérablement la faune et la flore. D’autant plus que l’homme ne serait pas épargné par cette exposition prolongée à la lumière artificielle.
Pour réduire le coût de l’éclairage public, qui représente environ 20 % de leur facture d’énergie, les communes accélèrent la mise en place de programmes de baisse de la consommation.
“Parmi les 38 dossiers retenus à la mi-août par le ministère de l’Écologie dans le cadre du premier appel à projets européen sur les initiatives locales en matière d’économies d’énergie, celui de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) donnera un bon coup de pouce aux communes. Un budget de 16 millions d’euros est mis à sa disposition pour réaliser des diagnostics énergétiques d’installations d’éclairage public.
Selon l’Ademe, l’éclairage public représente environ 20 % de la facture globale d’énergie d’une ville. Un poste de dépenses élevé sur lequel les élus ont pourtant des marges de manœuvre. L’agence de l’environnement apporte depuis février des aides aux petites communes de moins de 2.000 habitants (soit 31.900 communes concernées dans l’Hexagone) pour diviser par deux leur consommation électrique dans ce domaine.
Les villes plus grosses font aussi la chasse au gaspillage électrique. Dans son dernier contrat, signé fin juillet en partenariat public-privé (PPP) avec ETDE (Bouygues Construction), d’un montant de 27,2 millions d’euros sur vingt ans, Valenciennes a demandé à l’opérateur de réduire de plus de 50 % la consommation d’énergie de la ville, dont 33 % sur l’éclairage public. A Paris ou à Lyon, sous l’impulsion de la loi Grenelle qui stipule la mise en place de plans climat-énergie territoriaux avant fin 2012 pour les agglomérations de plus de 50.000 habitants, la transition est déjà lancée. Paris a signé un contrat unique de performance énergétique en février 2011 avec le groupement Evesa (ETDE-Vinci Energies, Satelec, Aximum), mettant fin aux « 35 contrats différents qui existaient auparavant », explique Laurent Ménard, directeur de la voirie et des déplacements de la Ville. L’objectif : réduire de 30 % la consommation d’énergie dans la capitale d’ici à 2020 en agissant sur les 201.000 sources d’éclairage public et les 144.000 points de signalisation lumineuse tricolore. Dans ce contrat de 672 millions d’euros passé sur dix ans, le volet performance énergétique s’élève à 4 millions par an jusqu’en 2020. L’attribution de ce marché à Evesa avait à l’époque fait des vagues, puisque plusieurs contentieux – dont un toujours en cours à la cour administrative d’appel -ont opposé Citelum (filiale de Veolia et EDF), qui a perdu le contrat pour simple vice de forme, à la Ville de Paris. Une cinquantaine de chantiers énergétiques ont déjà été menés dans la capitale, dont le pont d’Arcole ou la place de la Concorde avant l’été. Suivront à la rentrée, le changement des 1.000 sources du boulevard périphérique et le remplacement par des diodes électroluminescentes (LED) des lampes du sous-terrain de l’Alma – une première dans un tunnel parisien. L’éclairage public coûte 13 millions d’euros par an à la Ville, soit 38 % de la facture globale d’électricité. Avec l’économie visée de 42 gigawatts d’ici à 2020, « nous économiserons plusieurs millions d’euros à partir de 2014 et plusieurs dizaines de millions en approchant 2020 », calcule Laurent Ménard.”
Extrait de l’article de Marie-Annick Dépagneux et Marion Kindermans, Les Echos, le lundi 20 août 2012