Magnifique article du Monde d’il y a quelques jours au sujet de l’agriculture biologique. Entre bilan et perspective de plus en plus positive, un essor récent est perçu en Afrique, Asie et Amérique Latine bien que la production reste essentiellement océanienne et européenne. En dix ans, la surface cultivée selon le mode biologique a été multipliée par 3,5 dans le monde. Elle était estimée, fin 2010, à 37,3 millions d’hectares, selon les données récoltées par l’Agence BIO, organisme français pour la promotion de ce type d’agriculture. En outre, de 2000 à 2009, le nombre d’exploitations a été multiplié par 7,2.
Certaines zones ont connu un essor particulièrement important. L’Amérique latine est ainsi passée entre 2000 et 2010 de 3,2 millions à 8,4 millions d’hectares consacrés au bio. L’Afrique, partie de zéro, en est à un peu plus de 1 million d’hectares certifiés bio ou en passe de l’être fin 2010.
Une croissance qui reste toutefois à relativiser lorsque l’on regarde la place de l’agriculture certifiée bio (ou en conversion) : de 5,1 % des surfaces agricoles dans l’Union européenne (la proportion la plus élevée), cette part n’est que de 0,2 % en Asie et 0,1 % en Afrique.
L’essentiel de la production de produits biologiques reste ainsi concentré en Océanie et en Europe, laquelle représente 27,5 % des surfaces mondiales bio (dont 90 % dans les pays de l’UE). La France est le pays où les surfaces cultivées en bio ont le plus augmenté en 2010 (+ 169 046 hectares).
Autre secteur de forte croissance : le marché alimentaire bio, qui a quadruplé en une décennie et se monte à 45,4 milliards d’euros en 2010. Il reste toutefois cantonné aux pays du Nord, qui cumulent une demande croissante pour ce type de produits et un pouvoir d’achat suffisant. En conséquence, plus des neuf dixièmes de la consommation mondiale de produits bio sont le fait des Etats-Unis et de l’Europe. Au sein de l’Union européenne, près de 71 % des ventes ont été effectués en Allemagne, en France, au Royaume-Uni et en Italie.