Ci-dessous un article de l’AEF paru hier et retraçant correctement les objectifs et défis du nouveau Sdrif.
“Ce Sdrif (schéma directeur de la région Île-de-France) est proche de celui de 2008, mais il a été modifié pour prendre en compte le Grand Paris et les différents schémas prévus par les deux lois Grenelle”, déclare Jean-Paul Huchon, le président (PS) du conseil régional d’Île-de-France, mardi 16 octobre 2012, lors de la présentation du Sdrif révisé. Celui-ci, baptisé “Île-de-France 2030”, sera soumis au vote du conseil régional le 25 octobre prochain en vue d’une entrée en vigueur au 31 décembre 2013. “C’est un document fédérateur des projets locaux qui est là à la fois pour répondre à l’urgence et anticiper l’avenir […] Je ne doute pas qu’il sera voté”, glisse le président de région. Il liste ainsi les grands axes de ce nouveau projet Sdrif : l’emploi, le logement, la mobilité, la cohésion entre territoires et la priorité donnée à la densité et à la lutte contre l’étalement urbain.
Pour mémoire, la révision du Sdrif de 2008 a été lancée en septembre 2011 afin de sortir du blocage dans lequel se trouvait le schéma depuis l’avis négatif rendu par le Conseil d’État en 2010. Le nouveau projet doit intégrer plusieurs modifications législatives intervenues depuis 2008, dont la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris et la loi du 12 juillet 2010 dite “Grenelle”.
Les SCOT et les PLU devront être “compatibles”
Le conseil régional rappelle que “le Sdrif est à la fois un projet d’aménagement et un document d’urbanisme juridique”. Concrètement, tous les PLU (plans locaux d’urbanisme) et les SCOT (schéma de cohérence territoriale) franciliens devront être “compatibles” avec le Sdrif une fois qu’il sera adopté. C’est également le cas des CDT (contrats de développement territorial) actuellement en cours d’élaboration dans le cadre de la loi Grand Paris. Les communes et les intercommunalités auront trois ans pour modifier leurs documents afin de les rendre compatibles.
“afin de ne pas entraver le principe de libre administration des collectivités locales, le Sdrif laisse une marge d’appréciation aux élus locaux”, selon le principe de subsidiarité, précise également le conseil régional. ainsi, le Sdrif utilise des pastilles de 25 hectares d’urbanisation laissant au maire les choix d’urbanisation à l’échelle de la parcelle à condition qu’il n’aille pas à l’encontre ou à l’inverse des règles du Sdrif. “C’est bien le maire qui a le permis de construite et il devra l’utiliser dans le cadre défini par la région” résume Jean-Paul Huchon.
+ 2300 hectares de parcs et jardins
Sur le volet logement, le nouveau Sdrif reprend l’objectif de construction de 70 000 nouveaux logements fixé dans la loi Grand Paris du 3 juin 2010, contre 60 000 dans le précédent projet de Sdrif. La construction de ces nouveaux logements devra se faire dans un cadre plus contraint que celui du Sdrif de 1994. ainsi environ 1 300 hectares seront urbanisables chaque année, contre 1 750 dans le précédent schéma. “Notre schéma est plutôt équilibré entre développement urbain et économie et préservation des espaces naturels et agricoles”, estime Alain Amédro, vice-président (EELV) en charge de l’aménagement du territoire.
Le projet de Sdrif prévoit ainsi la cratétion de 2 300 hectare supplémentaires de parcs et jardins ainsi que deux parcs naturels régionaux. “Nous avons fait le choix d’un modèle urbain intense, c’est-à dire d’une densité de qualité qui propose des logements, des transports ainsi que des des commerces et des artisans de proximité”, remarque Alain Amédro.
Transports : développer les liaisons de banlieues à banlieues
Les projets de transports sonté galement un élément central du Sdrif qui intègre le PDUIF (plan de déplacement urbains d’Île-de-France), le réseau du Grand Paris Express ainsi que le plan de modernisation et d’extension du réseau actuel. “D’ici à 2030, 90% des Franciliens habiteront à moins de 2 km d’une gare de transport en commun”, souligne Jean-Paul Huchon. Le développement des liaisons de banlieues à banlieues sera par ailleurs l’un des leviers du “rééquilibrage volontaire vers l’Est de l’Île-de-France” notamment en termes d’emplois.
Le nouveau projet de Sdrif fixe un objectif de création de 28 000 emplois par an d’ici à 2030, contre un niveau moyen de 25 000 ces dernieres années. Cette estimation, inchangée par rapport au précédent projet de Sdrrif, se fonde sur une hypothèse de croissance moyenne de 2.5% par an jusqu’à 2030. “C’est un objectif raisonnable, ni trop élevé ni trop faible, que nous jugeons possible d’atteindre”, assure Jean-Paul Huchon, qui note que la réalisation du réseau du Grand Paris Express sera un vecteur de relance de l’activité et de la croissance.