La région renforce la protection du poumon vert du Montguichet

Un article du Parisien de ce week-end sort de la définition généraliste du Sdrif et nous montre une de ses applications concrètes; ici sur la zone dite de Monguichet (93 et 77).

Le Montguichet. Le classement en zone non urbanisable de cette colline boisée de 160 ha a été conforté par le conseil régional la semaine dernière.

C’est l’un des hauts lieux de la biodiversité francilienne. Une colline de bois et de terres agricoles qui s’étend à la fois sur la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis. Le combat se poursuit pour la préservation du Montguichet, ce croissant de verdure de 160 ha, à cheval sur les communes de Chelles, Montfermeil et Gagny. Mais la région vient de faire un pas certain vers sa sanctuarisation.

Depuis plusieurs années, les associations environnementales bataillent pour que le site naturel situé aux portes de Paris soit préservé de l’urbanisation. Une volonté partagée par la région, qui par l’intermédiaire de l’Agence des espaces verts ne cache pas son ambition d’acquérir l’intégralité du site pour en faire un sanctuaire naturel de la biodiversité, tout en prévoyant de l’ouvrir au public.

La semaine dernière, en adoptant la nouvelle mouture de son schéma directeur (Sdrif), le conseil régional a conforté le classement du site du Montguichet en zone non urbanisable. « Cette décision est salutaire, elle devrait permettre de pouvoir préserver la nature dans la ville et d’y réintroduire également de l’agriculture périurbaine », se réjouit Franck Rolland, conseiller municipal EELV à Villeparisis, qui depuis plusieurs semaines, avec nombre d’élus et d’associations, avaient porté haut cette revendication.

Un projet d’urbanisation porté par la ville de Gagny

Et si, par ce vote, ils viennent d’obtenir satisfaction, les défenseurs du Montguichet restent plus que jamais sur le qui-vive. Il n’est pas dit, en effet, que la région par le biais de son Agence des espaces verts (AEV) pourra mener à bien tout son projet d’aménagement de cet écrin de verdure. De fait, sur la commune de Chelles, l’AEV a d’ores et déjà pu se porter acquéreur prioritaire d’une partie du site grâce à un périmètre d’intervention foncière. Au total, cet été, elle a ainsi acquis quelque 63 ha après négociations avec le propriétaire, le groupe industriel Saint-Gobain. De son côté, la ville de Montfermeil a décidé de laisser le champ libre à la région pour acquérir la partie du Montguichet situé sur sa commune.

Mais ce n’est pas le cas de la ville de Gagny. En juillet, celle-ci s’est en effet portée candidate pour le rachat de terrains situés sur son territoire. De quoi contrarier les projets de la région. D’autant que le maire de Gagny, Michel Teulet (UMP), n’a jamais caché sa volonté d’urbanisation sur cette partie, notamment pour construire un gymnase. Les associations s’inquiètent dès lors des démarches que pourrait effectuer la ville pour demander le reclassement de plusieurs hectares en zone à urbaniser.

« Ce projet de rachat et de construction détruirait la zone du Montguichet la plus riche écologiquement, il faut à tout prix que la région puisse devenir propriétaire de l’ensemble du site pour mieux le préserver », estime Christophe Nedelec, président de l’association des riverains des Abbesses de Gagny-Chelles. Avec une dizaine d’autres associations, il appelle Gagny à se désister de sa candidature. Contactée, la ville n’a pas été en mesure de répondre à nos sollicitations, le maire étant absent.

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