Interviewé hier après-midi par le journal Le Parisien, vous trouverz ci-dessous l’article qui en ressort. Paru aujourd’hui”hui comme une réponse au maire de Vanves qui souhaite voir le périphérique parisien couvert, le texte met l’accent sur le changement d’esprit des élus qui ont maintenant bien conscience des nuisances de cette fameuse ceinture routière.
“Le périph a-t-il besoin d’un lifting? L’autoroute urbaine, qui fêtera l’an prochain son quarantième anniversaire, est en tout cas promise à une « réflexion » sur son réaménagement, voire sa couverture, dans les années à venir.
Le 25 octobre, à l’occasion de l’examen du schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif), les élus de la région ont voté à l’unanimité un amendement en ce sens, proposé par le maire ‘UDI) de Vanves, Bernard Gauducheau. “Cette ceinture de fer est un vrai obstacle à la continuité urbaine, plaide t-il. Il faut une volonté politique pour créer des perméabilité entre Paris et la petite couronne, avec de nouvelles porte, des passerelles, des toitures de circulation… On a bien construit le tunnel sous la Manche, on peut couvrir le périphérique !”
Mais la volonté, pour l’instant, en reste au symbole. L’amendement, en partie édulcoré, ne promet sur le sujet que “la poursuite” d’études par les villes de petite couronne et la mairie de Paris, propriétaire des terrains. Le texte n’a aucun pouvoir contraignant. “C’est en tout cas le signe d’un changement d’état d’esprit : l’ensemble des élus ont maintenant conscience des nuisances et des coupures provoquées par le périphérique, constate Alain Amédro, vice-président de la région (Europe Ecologie – Les Verts) et rapporteur du Sdrif. Dans les vingt ans qui viennent, ces coupures urbaines vont être traitées, et cela dégagera de nouveau espaces fonciers”. Avec le phénomène de hausse des prix,qui va avec ? “La gentrification de la petite couronne est déjà en marche : aménagée le périphérique ne fait qu’accompagner le phénomène”, analyse Jean-Pierre Levy, directeur de recherche en urbanisme au CNRS.
Si des transformations sont envisagées, il n’est cependant pas question de transformer le périphérique en un tunnel géant. “Ce serait techniquement impossible: seul un tiers de la voirie est encaissé. Le reste est soit à niveau du sol, soit surélevé”, relève pierre Manssat, l’adjoint (PC) en charge du dossier à la mairie de Paris. “Cette hypothèse reviendrait à cacher la poussière sous le tapis, estime de son côté Alain Amédro. Couvrir le périphérique réduit le bruit, mais pas les problèmes de pollution“. Surtout, l’opération est un gouffre : en moyenne, couvrir un mètre de voirie coûte… 1 M€ !
Pour autant, Bernard Gauducheau ne se décourage pas. “La question est suffisamment importante pour les gens qui vivent à proximité pour imaginer toutes les possibilités !”. Séduit par des initiatives menées en Amérique Latine, à Londres ou à Brest, il rêve “de créer des câbles, comme des œufs ou des téléphériques qui pourraient faire le tour du périph sans aucune nuisance…” Un petit bout de montagne aux portes de la capitale. Christel Brigaudeau“
Clés :
- 34 km : c’est la superficie totale du périphérique
- 270 000 véhicules l’empruntent chaque jour , en moyenne
- 16% de sa surface est déjà couverte par des tunnels
- 4 tronçons ont été recouverts en limite des Hauts-de-Seine, à Levallois (422 m), dans le bois de Boulogne (580 m et 368 m) et à Vanves-Malakoff (410 m)
- Environ 100 000 personnes habitent à proximité immédiate du périphérique
- 41 000 personnes subissent des niveaux de bruit supérieurs au seuil de 68 décibels, selon une étude de BruitParif
- En 1973, le Premier ministre Pierre Messmer inaugure le 25 avril le dernier tronçon entre la porte Maillot et la porte d’Asnières, permettant ainsi le bouclage du périphérique