Invité jeudi dernier à la remise des prix de la 4ème saison du concours Révélateurs de Talents qui avait lieu à Aulnay-sous-Bois, au centre de recherche L’Oréal, j’ai été fortement impressionné par le caractère pêchu de la lauréate, Syvie Marega. Cet évènement auquel j’avais déjà été associé en tant que jury il y a trois ans vise à sensibiliser les habitants sur le développement économique. Les talents révélés cette année, sont encore bien prometteurs. L’article ci-dessous publié dans le Parisien, en dévoile certains acteurs.
Ce pourrait devenir l’une de ces succes storys dont les Américains sont friands. L’histoire d’une jeune maman sevranaise, au chômage, qui s’est mise à fabriquer des tablettes tactiles “comme ça, pour [s]’amuser”. La marque Lalitech concurrencera t-elle un jour les géants appel et Samsung ? On en est loin, mais les jurés du concours révélateur de talents ont été bluffés, au point de décerner à Sylvie Marega le premier prix dans la catégorie jeunes créateurs; Il y a de quoi, face à ce petit bout de femme de 26 ans, débrouillarde et audacieuse. En 2009, un BTS de management en poche, Sylvie Marega ne trouve pas de travail. Elle s’ennuie et, depuis son appartement dans une cité sevranaise, anime des forums Internet de geeks (fans de nouvelles technologies). “Je me suis mise à bidouiller sur mon ordinateur pour créer des pages Internet, à aller en bibliothèque, à lire des magazines informatique, au grand étonnement de mes amis”, confie-t-elle dans un éclat de rire.
Avec ses petits moyens, elle finit par créer un modèle de tablette, le présente sur Internet. “En quelques jours, j’ai reçu plein d’appels et de mails de gens prêts à passer commande. J’ai dû expliquer que le produit n’était pas encore fabriqué, mais j’ai quand même reçu des commandes”. Pour faire fabriquer ses prototypes, elle étudie alors la carte d’Asie. Le “made in France”, Sylvie y a avait bien pensé, mais elle a vite renoncé : “Ce n’est pas une question de coût, parce que faire fabriquer les tablettes en Chine me revient plus cher. C’est simplement que les fabricants français n’ont pas cru au projet”.
Pour entrer en contact avec les usines électroniques chinoises, la jeune femme se débrouille avec des notions d’anglais, traduits ses demandes en mandarin à l’aide d’Internet. Elle finit par porter son choix sur une usine de HongKong. au printemps, elle vendait les premières tablettes Lalitech, avec écrans de 7 ou 10 pouces. “J’en ai vendu une soixantaine en un mois, les clients, venaient en bas de chez moi, ils sonnaient chez le gardien qui a vite su vers qui les diriger”, raconte-elle, sans vouloir s’étendre sur son chiffre d’affaires : “ça me permet de vivre”.
L’association Créo-adam lui a fourni une aide précieuse. des conseils bien sûr, mais aussi l’accès à un bureau en pépinière d’entreprises à la Courneuve et un lieu de stockage : “Avant, j’avais tout chez moi, c’était une petite usine !”. Sylvie travaille encore à domicile lorsque son fils de 3 ans et sa fille de 19 mois lui en laissent le temps. De nuit, elle assure une “veille technologique”, explorant les sites Web à la recherche des dernières nouveauté. Son créneau : des tablettes un peu moins chères (à partir de 140€) que le marché et adaptables aux souhaits de ses clients. A la demande d’un restaurant, d’un magasin, elle adapte ses écrans aux logiciels de caisses. “Google est né comme ça. Pourquoi cela n’arriverait pas en Seine-Saint-Denis ?”