Extraction hydraulique ou eau, il faut choisir

Le gaz de schiste, ou plus précisément, sa méthode la plus répandue pour le récupérer, à savoir la fracturation hydraulique, est à l’honneur des médias Le Monde, Rue89 et Libération aujourd’hui et Le Figaro, Le Point ou encore 20minutes hier.

L’article le plus marquant ne concerne toutefois pas directement l’Île-de-France. Il s’agit d’une page du Monde intitulé “Aux États-Unis, l’eau manque pour permettre la fracturation hydraulique”. On nous y démontre une fois de plus que cette extraction pollue les sols et les ressources en eau, mais aussi qu’elle épuise ces dernières de manière démentielle et sans prise de conscience. L’eau et doit rester un bien POUR TOUS aux États-Unis comme en Île-de-France.

Sorti en 2010 le film documentaire Gasland a pour objet l’impact environnemental et sanitaire de la méthode d’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique

“La sécheresse qui sévit dans plus de la moitié des Etats-Unis a singulièrement compliqué l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste. Les sociétés de forage recherchent désespérément les milliers de mètres cubes d’eau nécessaires à la fracturation de la roche, ce qui les oppose maintenant aux fermiers qui essaient de conserver leurs précieuses ressources hydrauliques.

Au Kansas, les entreprises qui ont vu leur approvisionnement en eau limité par l’État ont proposé aux agriculteurs de pomper l’eau de leurs étangs ou d’accéder à leurs puits, monnayant des sommes parfois considérables : jusqu’à 85 000 dollars (68 000 euros) par an d’après Select Energy, l’une des entreprises qui se consacrent à ce genre de prospection.

Mais les fermiers sont inquiets car ils ne voient pas la fin de leurs soucis. “Ils ont peur de rester sans eau”, déclarait à la chaîne CNN, Jeff Gordon, directeur d’exploitation de la compagnie pétrolière Texas Coastal Energy, qui fore au Kansas depuis un an. Ils pensent d’abord à leur bétail et à leurs récoltes.”

Une situation qui crée des tensions. Au Colorado, les agriculteurs se sont vus devancés par les sociétés de forage lors des ventes aux enchères des ressources hydrauliques, une pratique courante dans beaucoup d’Etats. “Elles ont beaucoup plus d’argent et nous concurrencent sur le marché“, se plaint Bill Midcap, du syndicat agricole des Rocheuses (Rocky Mountain Farmers Union), qui inclut aussi le Wyoming et le Nouveau-Mexique.

LE BOOM PÉTROLIER MENACÉ

Au Texas, qui souffre de la sécheresse depuis un an, certaines municipalités assises sur le gisement de Barnett Shale, comme celle de Grand Prairie, ont interdit l’utilisation de l’eau dans l’exploitation du pétrole de schiste. D’autres villes ont prohibé son transport.

Car les foreurs ont dû parfois recourir à des solutions extrêmes : acheminer l’eau d’autres États par camion (d’aussi loin que la Pennsylvanie), ou creuser leurs propres puits. Dans le cas du pétrole de schiste, c’est une opération encore rentable – le prix du baril dépasse les 90 dollars (72 euros) –, mais ce n’est pas le cas du gaz dont les cours ont chuté de 70 % en quatre ans. Si la sécheresse persiste, elle pourrait menacer le boom pétrolier, en particulier pour les petites entreprises qui ne peuvent faire face à ces coûts supplémentaires.

La technique dite de fracturation hydraulique consiste à injecter un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques pour briser les roches.

 

 

 

Il faut donc chercher des solutions. “Ces dernières années, la fracturation hydraulique est devenue un vrai sujet de débat”, affirme Brian Werner, porte-parole du Northern Colorado Water Conservancy District. Le groupe écologiste Environment Texas a demandé à ses juristes d’obliger les foreurs à recycler l’eau de la fracturation, normalement inutilisable car mélangée à du sable et à des produits chimiques.

Dans l’Oklahoma, la fracturation hydraulique n’a pas encore posé de problèmes mais l’État prévoit une augmentation de la demande en eau de 33 % d’ici à 2050. “C’est une question très sensible sur laquelle nous commençons à nous pencher”, assure Brian Vance, de l’Oklahoma Water Ressources Board.

Le Grand Ouest américain n’est pas seul concerné. En Pennsylvanie, où se trouve le gisement de Marcellus, l’un des plus vastes des Etats-Unis (il s’étend de New York à la Virginie), la Susquehanna River Basin Commission a suspendu, le 16 juillet, les permis de prélèvement d’eau dans les rivières, ce qui affecte directement plus de soixante sociétés de forage.

“Les prospecteurs vont devoir apprendre à mieux gérer les ressources hydrauliques, affirme David Brown, directeur de programme à l’Agence américaine océanique et atmosphérique, car l’eau va devenir de plus en plus rare au fur et à mesure que le climat se réchauffe.””

Pour plus d’information cliquez sur la carte des titres miniers d’hydrocarbures du Ministère de l’Écologie en date de janvier 2012.

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