Remis le 6 septembre au conseil régional, l’avis de la commission d’enquête publique sur le prochain Schéma directeur de la région Île-de-France valide à l’unanimité les orientations du texte. Ci-dessous un interview sur ce point et les futures échéances.
2.600 contributions des Franciliens, des associations, des collectivités : « La démocratie s’est exprimée », résume François Nau, le président de la commission d’enquête publique qui remettait son rapport à l’exécutif régional le 6 septembre. Pour cette consultation citoyenned’une ampleur jamais vue en matière d’aménagement du territoire, la société francilienne s’est mobilisée dans son ensemble. Menée du 28 mars au 14 mai 2013, l’enquête publique a permis aux citoyens franciliens de donner leur avis sur le projet de Schéma directeur de la région Île-de-France ( Sdrif) voté par l’assemblée régionale le 25 octobre 2012. Alain Amédro, vice-président de la Région pour l’Aménagement du territoire en charge de ce dossier, se félicite du feu vert donné par la commission d’enquête et planche déjà sur les réserves et recommandations formulées.
Que vous inspire le rapport de l’enquête publique relative à la révision du Sdrif ?
A A : C’est d’abord une grande satisfaction car l’avis de la commission est favorable à l’unanimité. C’est une étape très importante qui est franchie. Trois réserves ont été formulées que nous sommes en mesure de lever. Quant aux 15 recommandations du rapport, elles traduisent la volonté d’aller plus loin sur des thèmes que nous avons déjà développés, notamment sur le suivi et la mise en œuvre concrète du Sdrif.
La commission a aussi beaucoup insisté sur le fait que les Franciliens étaient très sensibles à la prise en compte des nuisances, aériennes notamment, de leur qualité de vie, de la qualité des transports. Ils nous font donc des recommandations à ce sujet en nous demandant d’insister sur ces points fondamentaux.
Sur la question de l’agriculture, ils nous disent qu’il faudra suivre de très près la consommation d’espace pour que l’on reste bien dans le cadre fixé par le Sdrif. La profession agricole a besoin d’être confortée dans son activité. Les questions de biodiversité et d’environnement doivent également faire l’objet de toute notre attention. Toutes ces recommandations nous confortent dans nos choix en nous enjoignant d’aller plus loin pour les valoriser et les protéger..
Quelles sont les prochaines étapes dans la mise en œuvre du Schéma directeur ?
A A : Il y a beaucoup d’échéances à mener dans un laps de temps très court. Le 18 octobre, les conseillers régionaux voteront le projet définitif du Sdrif qui sera transmis au gouvernement. À son tour, il le transmettra au Conseil d’État. Pour finir, charge à celui-ci de se prononcer, idéalement avant le 31 décembre. On rentrera ensuite dans la mise en œuvre concrète du schéma, sur le terrain, avec les collectivités locales et les acteurs de l’aménagement. Au final, la Région donnera avec le Sdrif un cadre de cohérence en termes de développement économique, de protection de l’environnement, de transport, de logement, etc.
Le parlement débat des grandes métropoles. N’y a-t-il pas un risque de télescopage avec le Sdrif ?
A A : Aussi bien les parlementaires que le Premier ministre nous ont donné un certain nombre de garanties et ont fait du Sdrif le cadre de référence de l’ensemble des projets en Île-de-France. Le schéma directeur est celui qui sécurise, assemble, donne de la cohérence et qui permet qu’un dialogue plus important se construise avec les régions limitrophes. Nous ne sommes pas du tout inquiets sur ce point.
Qu’est-ce que le Sdrif va apporter aux Franciliens ?
A A : Une vision d’aménagement de long terme cohérente et stabilisée, ainsi que l’engagement du territoire dans le développement durable. Par exemple, concernant le développement économique, une entreprise qui voudrait s’implanter en Île-de-France saura, d’un point de vue de l’aménagement, où cela est le plus propice pour son activité en termes de transports collectifs, de logements pour les salariés, de services… Et là où les extensions ne pourront être possibles… Autre illustration : les Plan locaux d’urbanisme (PLU) et les Schémas de cohérence territoriale (SCOT) devront intégrer en amont des projets, et non une fois le bâtiment construit, les règles prévues tenant compte des activités artisanales… Le projet Île-de-France 2030 qui développe la ville compacte, multipolaire, connectée, sobre, misant sur la proximité, le vivre ensemble, le retour de la nature en ville… Voilà en quelques mots, en quelques traits, ce qui doit permettre de mieux vivre en Île-de-France et que l’enquête publique a confirmé.