Pascal Durand: «Avec l’affaire Cahuzac, notre démocratie bancale entretient les conflits d’intérêts»

A deux jours du scandale que provoque les aveux de Jérôme Cahuzac, vous trouverez ci-dessous une interview de février 2013 de Pascal Durant, secrétaire national EELV pour Médiapart. Il était et toujours dans le vrai. A l’instar de notre Ministre Pascal Canfin, je pense que  les paradis fiscaux sont une menace pour la démocratie.

Pascal Durand

L’affaire Cahuzac a plusieurs visages. Le premier est celui d’informations publiées par Mediapart sur l’existence d’un compte suisse. Le ministre du budget dément et, selon le Journal du dimanche, il a reçu le soutien des autorités helvétiques, qui auraient indiqué n’avoir trouvé aucune trace d’un tel compte entre 2006 et 2012. Mais cette affaire, à l’instar de l’affaire Bettencourt, révèle aussi le fonctionnement des institutions françaises. Le gouvernement a en effet choisi de lancer une enquête administrative parallèle à l’enquête judiciaire et il en fait fuiter le résultat, tout en se réfugiant derrière le secret fiscal pour ne pas publier la note venue de Suisse. Quant à la justice, c’est pour l’instant le parquet qui a la tutelle des investigations, sans qu’un juge indépendant ait été désigné. Continuer la lecture

Europa City, ou l’art de construire des pistes de ski en banlieue parisienne

Vue des entrepôts logistiques et de Paris depuis les terres du triangle de Gonesse.

Les champs du “Triangle de Gonesse” (Val-d’Oise) ne s’étendent pas à perte de vue. Ils sont au contraire bien délimités, dans le sens des aiguilles d’une montre, par : l’aéroport de Roissy, les préfabriqués bleu roi de Castorama et d’Ikea, l’autoroute A1, l’usine de PSA-Aulnay, des entrepôts logistiques, l’aéroport du Bourget, une ancienne décharge et une friche industrielle. Au-dessus passent sans cesse des avions à basse altitude : on est tout près de Roissy, sur la Patte-d’Oie de Gonesse. L’article du Monde du 26 mars, revient sur ma position quant au projet d’Europa City et donne de la voix aux défenseurs de terres agricoles et aux opposants aux projets inutiles.

C’est sur ces terres, parmi les plus fertiles de France, que devrait être bâti à l’horizon 2020 (après enquêtes publiques, obtention des autorisations administratives et autres étapes) Europa City. Une sorte de temple du “temps libre” qui allie shopping, loisirs et culture sur le thème de “l’art de vivre à l’européenne”. Un complexe de 80 hectares porté par le groupe Auchan dans le cadre du Grand Paris, qui table sur près de 30 millions de visiteurs par an, soit presque deux fois plus qu’Eurodisney, “destination touristique la plus visitée d’Europe“, selon le parc. Continuer la lecture

La Parc du Vexin Français récompensé

Le Parc naturel régional du Vexin Français a été récompensé aux Trophées de l’accessibilité 2013 pour son programme de balades adaptées. S’étendant sur plus de 700 km² au nord-ouest de la capitale, le Parc crée en 1995 est constitué de communes  fortement rurales. Il met en œuvre un projet de développement harmonieux et équilibré, basé sur la préservation de ses patrimoines naturels, culturels et bâtis.

Nommé dans la catégorie “collectivité locale de plus de 5000 habitants”, le Parc s’est vu décerner le 11 février dernier un Trophée de l’accessibilité pour son programme de sorties nature adaptées aux publics ayant des besoins spécifiques. Organisée par le Conseil national handicap et l’association Accès pour Tous, les Trophées de l’accessibilité récompensent et mettent en avant des réalisations qui contribuent concrètement à améliorer l’intégration et l’accessibilité des personnes handicapées dans la vie citoyenne.

Un prix remis au Théâtre de la porte Saint-Martin à Paris à Jean-Pierre Béquet, vice-Président du Parc chargé du tourisme et de la culture et Jacqueline Maigret, présidente du conseil d’exploitation de Cap Tourisme par Marie Prost-Coletta, déléguée ministérielle à l’accessibilité (Ministère de l’Ecologie et du développement durable). Continuer la lecture

Des chaudières alimentées en bois local (du gâtinais)

Démarche unique en Ile-de-France : une société coopérative est lancée aujourd’hui à Milly à l’initiative du parc naturel régional du Gâtinais Français (article du Parisien ci-dessous). Surnommé « pays des mille clairières et du grès » en raison des 3 rivières et nombreuses sources qui le ponctuent il est classé « Parc Naturel Régional » depuis bientôt 14 ans. Le Parc est aujourd’hui au cœur des préoccupations en matière de préservation de l’environnement et du patrimoine naturel et culturel. Il a un véritable rôle d’accompagnateur des communes dans leurs démarches d’urbanisme mais aussi de gestion des déchets, d’environnement, d’économie sociale et solidaire… Dans cette création de coopérative, c’est son action de promotion de savoir-faire local et de développement économique durable, local et non délocalisable qui se voit récompensé.

Ce bois-là ne va pas vraiment crépiter comme dans les cheminées traditionnelles. Mais il chauffera bientôt une partie des quelque 82000 habitants des 69 communes adhérentes au parc naturel régional (PNR) du Gâtinais (36 villes de l’Essonne, 33 en Seine-et-Marne). Aujourd’hui, une nouvelle entreprise va voir le jour à Milly-la-Forêt : la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Continuer la lecture

15 jours de vice-présidence francilienne à l’aménagement du territoire, aux contrats ruraux, aux parcs naturels régionaux et à la coopération interrégionale

Du 25 mars au 3 avril 2013 – Quinze jours qui reflètent l’exercice de ma fonction d’élu. D’élu régional et d’élu écologiste. Du militantisme local à la Vice-présidence que j’occupe à la Région Ile-de-France, ces deux semaines ne font l’impasse sur aucunes de mes activités. Orienté vers ma formation initiale, l’urbanisme, mon rôle politique actuel brasse l’écologie, l’aménagement, le développement économique, l’habitat, le développement durable, l’environnement, la mobilité ou encore la démocratie urbaine, la ruralité et l’architecture.

Depuis bientôt deux ans, une grande partie de mon emploi du temps est consacrée à la conception, la réalisation et la présentation du Schéma d’aménagement francilien (Sdrif), encore appelé projet Ile-de-France 2030.

Ainsi dès lundi 18 mars, je rencontre des élus locaux afin de discuter de leurs programmes d’aménagement et de la compatibilité de ces derniers avec le projet régional, Ile-de-France 2030. Voté en séance plénière le 25 octobre dernier, le Sdrif entrera à partir du 28 mars et pour un mois en période d’enquête publique. Cette étape clef aboutira à un avis de la Commission d’enquête puis à une adoption définitive par le Conseil régional en octobre 2013 et enfin à un décret d’approbation par le Conseil d’État. La phase actuelle s’attache donc à trouver un équilibre entre dialogue, recherche de solution, pédagogie et accompagnement pour que chacun prenne en main et fasse sien le projet francilien. Continuer la lecture

L’environnement en Île-de-France

Je suis toujours assez émerveillé par les travaux que fourni l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Ile-de-France. Dossiers riches et diversifiés, études profondes et actuelles sont publiés un à un pour notre plus grand plaisir. C’est ainsi qu’en janvier 2013 est paru un Mémento de l’environnement francilien et je me permets de vous en faire l’apologie.

L’actualisation partielle 2012 du Mémento de l’environnement en Île-de-France propose la mise à jour d’une quinzaine de thématiques du Mémento 2011. Ce travail d’actualisation, réalisé dans le cadre partenarial initial, présente aux lecteurs les dernières données disponibles à ce jour. Continuer la lecture

Avis des Départements et organismes consulaires quant au schéma Ile-de-France 2030 et lancement de l’enquête publique

Schéma directeur Ile-de-France 2030

Jean Paul Huchon se félicite des avis rendus

par les Départements et les organismes consulaires

et lance l’enquête publique

La Région Ile-de-France a soumis son projet Ile-de-France 2030 à l’avis de l’ensemble des départements franciliens, des chambres de commerce et d’industrie, d’artisanat et d’agriculture, et du  Conseil économique social et environnemental régional d’Île-de-France (CESER).

Le Département de Seine-et-Marne est le dernier à avoir délibéré aujourd’hui et rendu un avis favorable tout comme avant lui, la Ville de Paris, les Départements de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de l’Essonne, mais aussi la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie (CRCI). Les  représentants du monde agricole et de l’artisanat ont également transmis des avis plutôt  positifs assortis de réserves. Continuer la lecture

L’usine poison d’Aulnay

Jusqu’en 2009, ses murs de brique ourlés d’herbes folles se dressaient encore, à l’abandon, entre un pavillon et l’ancien cimetière d’Aulnay. Depuis, l’usine d’amiante du Comptoir des minéraux et matières premières (CMMP), surnommée l’« usine poison », a disparu, au terme de longs travaux de dépollution-démolition.

Parce qu’écologiste et aulnaysien, j’ai fortement soutenu cette démarche. C’est en 2008 que j’ai commencé à initier ce projet de dépollution en tant qu’adjoint à l’environnement de la ville d’Aulnay-sous-Bois. Puis, dans le cadre de ma délégation à l’Aménagement du territoire à la Région Ile-de-France, j’ai obtenu du Conseil Régional, une subvention de 2 millions d’euros. Cette somme a servi a une dépollution plus sécurisée de l’usine d’amiante, notamment par le biais de sa mise sous bulle, mais aussi à une dépollution plus exigeante des sols. Aujourd’hui et comme le relate Le Parisien ci-après, une étude préconise de retrouver les 40 000 personnes qui ont vécu, depuis 1938, à proximité de l’usine d’amiante d’Aulnay. J’encourage également cette opération. Enfin, vous trouverez  ci-dessous, le communiqué de presse du collectif des riverains et victimes du CMMP et d’autres associations : “Un dispositif de santé publique peut et doit être mis en place autour de l’ancienne usine d’amiante d’Aulnay-sous-Bois (CMMP)”.

<br />Aulnay-sous-Bois, juin 2008. Voici l’usine d’amiante du Comptoir des minéraux et matières premières (CMMP), située à côté de l’ancien cimetière, avant sa démolition. Salariés et leurs familles, habitants du quartier, écoliers… Ils sont des dizaines de milliers susceptibles d’avoir respiré des fibres d’amiante entre 1938 et 1975. </p><p>

Le chantier se termine à peine qu’un autre pourrait commencer sous la forme d’une gigantesque enquête. L’objectif : retrouver les dizaines de milliers de personnes ayant vécu, travaillé, étudié à proximité de cette usine implantée en pleine ville. Une étude inédite, commandée par l’agence régionale de santé et tout juste publiée, propose des pistes pour retrouver la population exposée aux poussières émanant de ce site qui broya de l’amiante de 1938 à 1975 et continua à en stocker jusqu’à sa fermeture en 1991. Continuer la lecture

Les femmes, moteurs du développement périurbain

Ce week-end au Forum Ile-de-France 2030 de Bobigny organisé par Libération, je participais à la table ronde consacrée à la mobilité dans le périurbain. Le quotidien en a retenu l’article ci-après.

J’ai insisté sur les atouts à faire valoir du périurbains, sur le besoin de dépolluer les friches industrielles avant de s’attaquer aux terres agricoles franciliennes ou encore sur l’investissement de la Région pour le développement des circuits courts

La zone périurbaine d’Ile-de-France concentre 1,5 millions d’habitants. Une mobilité choisie, ou contrainte, qui concerne des familles écartelées entre leur domicile et leur travail. Comment les femmes s’adaptent-elles à cet environnement aux portes de la ville ?

La MC 93 de Bobigny accueillait le débat "Périurbain : mobilité forcée ou mobilité choisie ?" le 23 février 2013.

La MC 93 de Bobigny accueillait le débat “Périurbain : mobilité forcée ou mobilité choisie ?” le 23 février 2013. (Photo Ludovic Clerima) Continuer la lecture

Le bio partout, grâce au développement de filières courtes

Ci-dessous un article du quotidien Métro en appui aux filières courtes que met en avant le schéma Ile-de-France 2030. A côté du GAB Ile-de-France, l’association Terre de Liens Ile-de-France mène également ce combat de sauvegarde des terres agricoles franciliennes.

La fameuse PAC (politique agricole commune mise en place à l’échelle européenne) va être révisée, comme le Plan Bio État-Région 20009-2013. Conséquence : la Région a défini un premier axe pour accompagner les exploitations vers le développement de pratiques respectueuses de l’environnement. “En Île-de-France, de nombreux néo-ruraux ne sont pas issus du milieu agricole, dévoile angélique Piteau, responsable communication, observatoire et partenariats associatifs du GAB Île-de-France. de plus, l’agriculture biologique nécessite de s’adapter aux sols, aux plants. elle est très technique. Il faut dons accompagner ces professionnels”. Deuxième axe : relocaliser la production et développer les circuits courts, grâce aux approvisionnements de la restauration collective, la structuration de filières franciliennes et d’une demande locale appuyée. dans cette logique, un autre acteur est devenu incontournable : l’Association pour le maintien de l’agriculture paysanne, plus connue sous le nom d’Amap. Ce réseau, soutenu par la Région, se fonde sur un partenariat direct paysan-consommateur et connaît un certain succès : 260 groupes l’ont intégré depuis sa création en 2003. “67% des exploitations biologiques franciliennes qui vendent en direct, commercialisent leurs produits en Amap”, précise angélique Piteau. Le Fife programme d’ailleurs plusieurs films sur les Amap et les circuits courts, tous réunis au sein d’un même programme “Consommer autrement”, les 25 et 26 février au Cinéma des Cinéastes. dernier axe de soutien, mis en exergue dans le cadre du schéma directeur de la Région Île-de-France (Sdrif), et qui entre directement dans les compétences de la Région : préserver les espaces agricoles et leurs fonctionnalités. Pour que l’agriculture biologique s’inscrive durablement dans le paysage urbain et périurbains.